Mardi 20 Mai 2014
Jacques RICOU

Sur le papier, Laterano semblait imbat- table dans ce prix ferdinand dufaure (Gr1). le pensionnaire de Jacques Ortet a connu sa première "réelle" défaite en steeple-chase dans le Gr1, sa première sortie dans la spécialité ne comptant pas. il a été battu par Fleur d’Ainay, jument vaillante et généreuse, qui cherchait une victoire au niveau Groupe.

deuxième du prix fleuret (Gr3) et troisième du prix Jean Stern (Gr2) où elle réalisait une excellente performance, Fleur d’Ainay avait beaucoup pour elle ce dimanche, et notamment le terrain. en effet, elle est meilleure sur des pistes plutôt roulantes. Jamais loin, elle a placé une belle accélération et est venue chercher laterano, finalement deuxième.

Tout pour elle

« J’étais confiant avant la course, a déclaré philippe peltier, son entraîneur. Je ne l’ai jamais eue aussi bien, et elle avait tout pour elle aujourd’hui, et notamment le terrain. Quand j’ai vu le temps, je me suis dit qu’elle pouvait aller loin, même s’il y avait laterano. elle vient d’une famille de terrain lourd, mais tous les chevaux de cette famille sont très généreux lorsqu’ils sont jeunes, et c’est son cas. c’est pour cela qu’elle est actuellement meilleure en bon terrain. » Fleur d’Ainay a été servie par une course rythmée, notam- ment sous l’impulsion de son camarade de casaque et d’en- traînement Red Name, « encore trop tendre et qui a besoin de se faire », a ajouté Philippe Peltier. Fleur d’Ainay a en effet les défauts de ses qualités : généreuse, elle peut vite se montrer brillante dans une course sans train.

En terrain lourd, cela ne pardonne pas. Fleur d’Ainay progresse de sortie en sortie. « elle s’endurcit beaucoup, a confirmé philippe peltier. c’est vraiment le défaut de sa famille, en début de carrière : ils sont trop généreux et don- nent trop en course. de plus, c’est une jument qui a eu quelques petits problèmes. aujourd’hui, comme il y a eu du rythme, elle était bien posée et a pu mieux se concentrer sur les obstacles. elle a parfaitement sauté. » 

L’automne en vue

Fleur d’Ainay avait son terrain, mais elle ne sera pas pour autant à oublier à l’automne lorsque les pistes seront assouplies ou lourdes. Ses origines la prédisposent à ce type de terrain. il lui faut juste encore apprendre son métier, ce qu’elle fait à chaque sortie. elle devrait encore s’endurcir sur cette sortie et sera à revoir à l’automne avec attention. « elle va dans le lourd, a insisté Philippe Peltier. elle a gagné à pau, en terrain très lourd, il faut juste qu’elle se pose. pour l’instant, elle va partir se reposer. elle a eu une longue saison, ayant couru à pau. même si elle a eu des courses espacées, elle va bénéficier d’un break, et nous la reverrons à l’automne. »

Une victoire symbolique pour la casaque Papot

le prix ferdinand dufaure est important pour la famille papot. c’est en effet dans cette épreuve qu’elle a vu pour la première fois ses couleurs briller au niveau Gr1. c’était en 2009. Xavier Papot était ravi après la course. « nous sommes vraiment contents. la jument est nettement meilleure dans ce type de terrain. aujourd’hui, il y avait Laterano cependant, et nous courrions donc pour la deuxième place. c’est finalement cela qui nous a permis de gagner. elle n’a pas tiré dans cette course rythmée. nous sommes ravis. » 

Jacques Ricou au sommet

« Je suis très content pour Jacques Ricou, a précisé Philippe Peltier. il a toujours monté la jument, et l’a respectée à chaque fois. c’est mérité. » Jacques ricou connaît Fleur d’Ainay par cœur, et sait donc gérer son tempérament fougueux. le jockey a déclaré au micro d’equidia : « le terrain était vraiment propice à la vitesse et cela nous a beaucoup servis. elle n’a pas tiré de ce fait. Je me suis appliqué à toujours avoir un dos durant le parcours. lorsque j’ai vu Jonathan ne pas laisser sa chance à Laterano dans le dernier tournant avec redname, je buvais du petit lait ! Je me suis faufilé entre eux et ma jument s’est envolée ! elle a un cœur énorme. Je suis également content de gagner cette course pour Philippe, car... c’est Philippe quoi ! il me connaît depuis mes douze ans et tient une grande place dans mon cœur. avec sa femme, isabelle, et ses filles. Je suis également très heureux pour les gars de l’Écurie. » (source JDG)