Jeudi 25 Février 2016
STEPHANE PASQUIER

C’est un papa poule, très pressé de remonter en courses ce vendredi après midi à Chantilly, que nous rencontrons après plusieurs semaines d’absence.

Découvrez ici le parcours étonnant de Stéphane Pasquier !

Crack jockey et membre du comité de l’association, il est tombé dedans complètement par hasard …

Elevé en banlieue parisienne dans le 92, c’est un ado énergique qui se canalise tant bien que mal sur les bancs de l'école !
Très loin des chevaux .. c’est grâce à un grand-père turfiste du dimanche que ses parents decident de l’inscrire à l’école des courses hippiques au Moulin à vent à Gouvieux … la bonne idée, il est petit.
Internat obligatoire, c’est "un cadre nécessaire pour son bien avec des règles strictes pour qu’il reste dans le droit chemin" pensent ses parents mais le jeune homme, lui, n’est pas très motivé par le projet ... Jockey, il ne sait même pas ce que c’est ! L’intégration est un peu difficile, il n’accroche pas .. il n’a aucune notion des chevaux et n’est pas du milieu. En revanche, même si on ne lui a pas facilité la tache, le feeling et le sens .. il les a ! C’est ce qui fera son talent.

A 38 ans, avec plus de 1500 victoires et récompensé par 5 cravaches dont une en or, c’est aujourd’hui l’un des meilleurs pilotes français.
L’ado turbulent sans idée claire de son avenir est finalement devenu un homme de cheval.
Ce sont les rencontres, les expériences, les victoires et bien sur les chevaux qui le feront évoluer et forgeront qui il est aujourd’hui.

THE victoire ? : « Définitivement, c’est L’Arc avec Rail Link en 2006". ( Prix Quatar Arc de Triomphe)

Un cheval ? : « il y en a eu beaucoup, ils apportent tous quelque chose, une expérience, un apprentissage, des émotions, des sensations, une victoire .. mais Manduro est le premier des grandes victoires et qui m’a permis de faire un réel bond en avant dans le métier »

Un coach sportif ? : « Olivia ! ma femme (rires) elle me fait changer les ampoules, tondre la pelouse, cuisiner sain et light, jouer avec les enfants … je suis en forme ! »

Votre vie de famille dans votre univers professionnel ? : « Je suis très famille, j’en profite au maximum, et j’ai la chance que nous parlions la même langue .. en revanche, nous évitons de ne discuter que de ça. »

Un homme ? : « Robert Collet que je remercie sincèrement. Il a été mon déclic, un réel formateur et il m’a consacré du temps ! A l’époque, j’étais encore un peu fou-fou en binôme avec un autre apprenti. Il m’a pris à part et m’a demandé de faire un choix pour mon avenir … à partir de ce moment là, j’ai bossé. Le premier debout, le premier couché, et je n’ai plus jamais rien lâché.»

Votre vision du métier ? : « C’est complexe certes, mais on est des privilégiés. On a la chance de faire un métier passion. On peut très bien gagner sa vie si on bosse sérieusement. Le système n’est pas si mal pensé.
On commence très jeune, la sélection est rude. on prend des coups et il faut se relever sans discuter. On se construit au fur et à mesure. Il est impératif de percuter très vite et en finesse»

Un agent ? : « oui, je travaille avec Hervé Naggar. Ca permet d’éviter du stress inutile. Chacun son métier, on n’est pas tous des commerciaux. C’est une révolution dans notre métier, mais j’émets une réserve sur le rôle de l’agent, il ne faut pas que cet intermédiaire empêche la communication entre le Jockey, l’entraîneur et le propriétaire.. c’est des fois le cas. Il faut trouver le bon équilibre."

Vos objectif 2016 : « Respecter tous mes contrats pour la famille Niarchos et Tony Ford (Ecuries Canarias) mais également pour des entraineurs comme Pascal Bary, Yohann Gourraud, Nicolas Clément … J’ai une chance énorme de travailler pour la Famille Niarchos. C’est un honneur de me lever tous les matins afin de retrouver une équipe pour partager notre métier en bonne intelligence avec confiance, de manière saine et complice.

L’Association des Jockeys ? : "J’en fais parti depuis 2 ans à peu près. Pour être honnête, je ne m’y étais pas trop intéressé jusque là. Et puis, Jacques Ricou, et Thierry Gillet m’ont beaucoup écouté et épaulé lors de mon problème de contamination qui m’a valu cette mise à pied. Un vrai soutien psychologique, l’Association ne m’a jamais tourné le dos. Suite à cela, Jacques et Thierry m’ont demandé de les rejoindre au comité, j’ai de suite accepté car je me suis rendu compte et je le dis très clairement aujourd’hui que l’on peut tous en avoir besoin un jour ou l’autre pour quelque raison que ce soit !

Le mot de la fin ? : "2 mois de vacances c’est cool, mais j’ai hâte de refaire du poney" plaisante-il !

Merci Stéphane pour ce témoignage de travail et de force de caractère.

Bonne rentrée demain et en avant pour 2016 !

merci à Scoopdyga pour la photo